DANIELLE POUR MEMOIRE

Tous ceux qui, en France, ont accompagné la situation du Timor le savent : Danielle Mitterrand était des nôtres, elle était de ceux qui contestaient l'occupation et demandaient que les Timorais puissent décider librement de leur destin, à travers un referendum.

Elle était des nôtres en novembre de 1991, juste après le massacre de Santa Cruz, à Dili, en accueillant une conférence de presse dans les locaux de France-Libertés, au dernier étage du Palais de Chaillot.

Elle était des nôtres en 1993, quand nous étions blacklistés par les services indonésiens pour nous empêcher de participer à la première conférence Asie-Pacifique de solidarité avec le Timor, aux Philippines.

Elle était des nôtres en novembre 1996, en accueillant à France-Libertés José Ramos Horta pour une rencontre avec la presse, il venait d'être nominé au Prix Nobel de la Paix qu'il allait recevoir en décembre.

Elle était des nôtres en 1997, 1998 et 1999, en offrant ses locaux pour que puisse travailler la coordination française pour le Timor Leste, pilotée par "Agir pour Timor" jusqu'à la tenue du referendum du 30 août 1999.

Elle était des nôtres le 7 septembre 1999, trois jours après l'annonce des résultats du referendum, lorsque les Timorais ont massivement proclamé au monde leur volonté d'indépendance et que l'armée indonésienne a déclenché une très vaste entreprise de destruction du pays et de déportation de sa population, en introduisant une conférence de presse dans ses locaux.

Elle était des nôtres le 8 septembre 1999 sur la Place du Trocadéro, d'où est partie une immense manifestation jusqu'à l'Ambassade d'Indonésie, pour réclamer le départ des troupes indonésiennes, l'arrêt des massacres et l'intervention de l'ONU.

Elle était des nôtres en août 2000, en se rendant à Timor-Est et en rencontrant à Dili les militants timorais et les ONGs internationales et en participant au congrès du Conseil National de la Résistance Timoraise. Lors de ce congrès, elle fit une intervention profonde et courageuse qui proposait au nouvel Etat timorais qui amorçait sa construction, de ne pas faire de l’argent la valeur centrale de son projet de société.

Elle était encore avec nous en 2009 en acceptant de préfacer le livre de Frédéric Durand "42.000 ans d'histoire du Timor Leste" où elle parlait de ses « amis » timorais. De ce peuple elle a écrit : « En une époque où l’Occident se présente généralement en "donneur de leçons", notamment sur les questions d’équité ou de gouvernance, deux fait méritent d’être soulignés chez les sociétés anciennes de Timor-Est : le rôle des femmes et les traditions démocratiques. »







Paris, le 23 novembre 2011

L’association France-Timor Leste

publié par Association France Timor Leste @ 07:45,

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